
Description et fonctionnement d'un orgue.
Quelle que soit la taille de l'instrument, l'orgue
est composé des éléments suivant:
La console ,
regroupant claviers et commandes.
La soufflerie,
regroupant réservoir et production de vent.
Le sommier
permettant l'accès du vent aux tuyaux.
La tuyauterie, englobant le matériel
sonore.
Ces éléments constituent le mécanisme; ils
peuvent être regroupés en totalité ou en partie dans un meuble
appelé buffet.
Dans les églises, le buffet peut être situé à différents
endroits, plus ou moins favorables à l'acoustique.
Buffet
Si les orgues sont des instruments de musique, ils
ont souvent un rôle décoratif important.
Les deux fonctions initiales du buffet sont de
cacher et de protéger. Il joue également un rôle essentiel
de porte-voix et de résonateur. Chez les anciens il constitue
souvent une oeuvre d'ébénisterie très travaillée témoignant du
style de son époque, alternant des parties de menuiserie richement
sculptées et des espaces occupés par les tuyaux de montre disposés
en ''plate-face'' et tourelles en nombre varié (2,3, ou plus).
Dans la facture moderne, le buffet est souvent
assez dépouillé et tend à mettre en valeur les tuyaux de montre
comme principal élément décoratif.
LA
CONSOLE.
C'est l'organe de commande de l'instrumentiste. La
Console regroupe les éléments suivant.
les claviers,
superposés et étagés en retrait l'un par rapport à l'autre de
bas en haut
le pédalier.
les appels de
registres, disposés généralement de part et d'autre des claviers
ou bien sur un seul coté ou en dessus
les appels ou
annulateurs de jeux et combinaisons
les accouplements
qui permettent d'accoupler entre eux les claviers
les tirasses qui
permettent d'accoupler les claviers au pédalier
les éventuelles
pédales d'expression commandant le boîte expressive
le rouleau
d'introduction progressive des jeux (le crescendo)
les commandes du
combinateur, qui permet d'enregistrer des registrations et de les
rappeler par un seul bouton
le bans sur lequel s'assoit l'organiste et
qui surplombe le pédalier
Les claviers commandent chacun des plans sonores
de l'orgue: ils prennent alors le nom du plan sonore qu'ils
commandent.
Les plans sonores couramment utilisés portent en
français les noms de:
A l'origine, la console est intégrée au buffet
et on la dit en ''fenêtre''. Avec l'évolution des techniques de
traction (pneumatique et électrique), elle peut être séparée du
buffet pour devenir une pièce indépendante de l'instrument, offrant
plus de liberté pour son placement. L’électronique et
l'informatique ont également apporté leurs contributions au mode de
fonctionnement de l'orgue.

LE
SOMMIER.
C'est le coeur de l'instrument car c'est lui
qui fournit l'air sous pression aux tuyaux sonores en fonction des
touches actionnées et des registres sélectionnés par l'organiste.
Le sommier est la partie la plus délicate de l'orgue, car il doit
assurer une distribution parfaite et équilibrée du ''vent''
venant de la soufflerie et la distribuer aux registres sélectionnés,
sans fuite d'air qui pourrait faire ''corner'' l'instrument, c'est
-à-dire faire parler certains tuyaux même quand les touches ne sont
pas enfoncées. L'étanchéité doit en être parfaite ainsi que
l'attaque des notes.
LA
SOUFFLERIE.
La soufflerie traditionnelle
était constituée de grands soufflets généralement cunéiformes,
actionnés à la main ou aux pieds par un ou plusieurs assistants. On
a cherché aussitôt que possible à s'affranchir de la
main-d'oeuvre, souvent difficile à mobiliser lorsque l'organiste
voulait jouer, en mécanisant le fonctionnement des soufflets pompes
à l'aide de la machine à vapeur ou même de la force hydraulique,
puis du moteur électrique comme c'est actuellement le cas sur
l'orgue de SAUJON (17600).
L'air mis sous pression, le
vent
en termes de facture d'orgue, est dirigé vers un (ou plusieurs)
réservoir à soufflet, en forme de coin, ou à table parallèle. Le
vent est ensuite distribué depuis le régulateur à l'ensemble des
sommiers à l'aide d'un réseau parfois complexe de
porte-vents.
Il s'agit de canaux usuellement en bois, de section
carrée le plus fréquemment, adaptée aux besoins en air des
sommiers qu'ils alimentent.
La soufflerie doit dans son
ensemble répondre aux besoins de l'orgue qu'elle fournit.
 coupe d'un sommier
Le vent arrive par la partie inférieure du sommier dans une sorte de
caisson étanche (la laye) dont il peut sortir par des soupapes
actionnées par l'organiste. La tige qui tire une soupape pénètre
dans la laye au travers d'une boursette en cuir très souple qui
assure l'étanchéité tout en permettant le mouvement.

Lorsqu'une soupape s'abaisse, l'air pénètre dans un autre espace,
la gravure, qui dessert l'ensemble des tuyaux correspondant à la
note sélectionnée. La gravure est surmontée de bas en haut:
par une table
percée de trous en face de chacun des tuyaux
par les registres,
planchette de bois allongées et percées de trous qui coulissent
sur la table perpendiculairement à la gravure
par une chape comparable à la table,
et qui supporte la base des tuyaux
La position du registre, tiré ou poussé, met en communication, ou
non, la gravure avec les tuyaux correspondant: l'air traverse alors,
par les trous mis en regard, la table, le registre et la chape.
Un tuyaux est donc sélectionné, et résonne,
lorsque son registre est en position adéquate et que l'on appuie sur
la touche qui le commande.
Deux "sous organes" importants font également partis du
sommier:
La transmission: C'est l'ensemble
des éléments qui transmettent aux soupapes situées dans le sommier
le mouvement de la touche qui est appuyée l'organiste. Les
mêmes principes s'appliquent au maniement des registres situés dans le sommier et actionnés
depuis la console, mais qu'on appelle la traction.
Les registres: Ce sont l'ensemble des jeux
disponibles répartis sur différents plans sonores. Biens qu'on
désigne communément les différents timbres de l'orgue sous
l'appellation "jeu" ou "registre", ces deux
mots ne sont pas synonymes. Le jeu désigne l'ensemble des tuyaux
produisant le même timbre. Le registre, pour sa part, désigne le
mécanisme qui permet d'appeler le le jeu ou tout autre
capacité de l'orgue (tremblant par exemple), c'est à dire le tirant
visible à la console et la tringlerie permettant de transmettre
l'action jusqu'au sommier.
LES TUYAUX.
L'émission sonore est assurée par des tuyaux qui reçoivent, à
leur base, l'air sous pression venant du sommier. Le plus souvent,
les tuyaux ont une position verticale; ils peuvent aussi être
disposés horizontalement, l'on dira alors que cette disposition en
éventail est en "chamade".
Les tuyaux diffèrent entre eux par de nombreux
paramètres:
la matière:
Généralement en bois (chêne, pins, sapins, bois exotiques...) et
métal (alliage d'étain et de plomb, zinc, cuivre). Mais l'on
trouve parfois d'autres matériaux: l'or (en placage), le verre, le
bambou ou encore du carton, du papier mâché, de la matière
plastique comme le pvc.
la longueur:
exprimée en pied (1 pied = environ 33 cm), elle détermine la
hauteur de la note émise pour les seuls jeux à bouche et la portée
ou puissance sonore pour les jeux à anche
le diamètre qui
agit sur le timbre et qui est à l'origine d'une
caractéristique fondamentale en facture d'orgue
la taille qui est
le rapport entre ce diamètre (mesuré au niveau de la bouche) et la
longueur du tuyau
la forme
qui peut être cylindrique, conique, fuselée, carrée,
triangulaire ou autre
l'organe sonore (jeu à bouche ou à anche).
Les tuyaux se répartissent en deux grandes
catégories:
Les jeux à
bouches comprenant les fonds (tuyaux ouvert appelés montre),
les bourdons (ou tuyaux bouchés), les ondulants, les mutations
simples, les mutations composées et les mixtures.
Les jeux d'anche qui comprennent les jeux à
anche battante et les jeux à anche libre.

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